Alex Kovalev a encore le feu sacré. Il a de l’énergie à revendre et il veut enseigner sa conception bien propre à lui du hockey aux autres. Si une équipe de la Ligue nationale de hockey est intéressée à ses services – et cela inclut les Canadiens de Montréal –, il écoutera.
Mais il n’acceptera qu’à certaines conditions.
«J’adorerais ça, mais il faudrait que ce soit une offre qui a du sens pour moi. Si on me demande de voyager d’un bout à l’autre pour faire du recrutement et suivre les espoirs, je ne suis pas le bon candidat. Je veux rester dans le giron de l’équipe et être sur la glace avec les joueurs», a confié au TVASports.ca celui qui est encore sous contrat avec le Spartak de Moscou à titre d’entraîneur adjoint pour la prochaine saison de la KHL.»
Détrompez-vous, Kovalev veut travailler avec les jeunes. Mais il n’accumulera pas les points Aéroplan pour le faire.
«Ça pourrait être un rôle d’entraîneur adjoint ou un poste dans le département du développement, mais je ne veux simplement pas me déplacer à tout bout de champ, a-t-il précisé. J’ai encore la motivation d’enseigner aux jeunes.»
Preuve que le feu brûle encore, Kovalev s’occupe à distance, par visioconférence, du développement de Martin Necas, attaquant des Hurricanes de la Caroline lié à de fortes rumeurs d’échange.
«L’agent de Necas, Michael Deutsch, vient de la boîte qui me représentait quand je jouais, Eclipse Sports Management. Il a sollicité mes services pour que j’offre des conseils à son client et j’ai accepté», a expliqué Kovalev, qui transmet aussi son savoir à Andrei Svechnikov.
Kovalev a fait des démarches au fil des ans pour revenir dans la LNH à titre d’entraîneur. Dans un entretien avec The Athletic, il a confié avoir contacté les Rangers de New York et les Canadiens pour offrir ses services par le passé, mais en vain; il n’a reçu aucune offre concrète, excluant une proposition des Rangers pour travailler dans le département des relations publiques.
Il y a quelque chose de contradictoire dans la volonté de Kovalev de travailler dans la meilleure ligue au monde, car la direction que prend le hockey de la Ligue nationale ne l’emballe pas particulièrement.
«J’aime voir Connor McDavid ou des Russes comme Evgeni Malkin. C’est plus plaisant quand tu vois cette créativité et ce talent dans leur jeu. Mais je ne regarde pas vraiment [la LNH], parce que le jeu a tellement changé», a-t-il lancé avec son franc-parler habituel.
Il semble d’ailleurs, à un moment, lancer une flèche à certains entraîneurs avec une mentalité arriérée.
«Ma vision des choses est la suivante: quand tu vois un joueur avec du talent, tu dois lui donner la liberté de l’exprimer et ne pas le menotter en lui faisant faire certaines choses qu’il n’est pas à l’aise d’accomplir», a plaidé Kovalev.
Une erreur
Comme il l’avait confié dans une lettre sous sa plume sur la tribune de Radio-Canada, Kovalev a réitéré qu’il a commis une erreur en refusant l’offre des Canadiens à l’été 2009 pour poursuivre sa carrière avec les Sénateurs d’Ottawa.
Les Sénateurs offraient autant d’argent que les Canadiens, mais Kovalev exigeait une augmentation au CH pour services rendus. Avec le recul, il aurait marché sur son orgueil, car il estime qu’il était encore à son zénith à ce moment-ci. Kovalev n’a d’ailleurs plus jamais été le même après son départ de Montréal. Après des saisons de 84 points et 65 points avec les Canadiens en 2007-2008 et 2008-2009, le numéro 27, considéré comme l’un des joueurs les plus naturellement doués de l’histoire du hockey, n’a plus jamais atteint le plateau des 20 buts et des 50 points.
«J’étais au sommet de ma carrière. Je jouais avec tellement de confiance. J’aurais pu accomplir davantage de choses en jouant à ma façon et en aidant les jeunes», a regretté le brillant attaquant russe.
À quelle fréquence se fait-il rappeler son légendaire but marqué sans casque, cheveux au vent, contre les Bruins de Boston lors des séries de 2008?
«Tout le temps, a répliqué “l’Artiste” du tac au tac. Ce que ce but a certainement démontré, c’est que j’ai du caractère et que je n’abandonne pas.»
Malgré toute la nostalgie que son passage à Montréal lui fait ressentir, Kovalev n’entretient étrangement aucun lien avec ses anciens coéquipiers chez le CH.
«[Je n’ai gardé contact avec] personne», a-t-il sèchement répondu, sans s’étendre davantage.
Kovalev a, après tout, toujours eu ce côté de loup solitaire, de génie incompris. Saku Koivu et lui n’ont jamais prétendu être de meilleurs amis.
Tout ce dans quoi il s’engage, il le fera selon ses propres termes.
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